Ma haine toujours repoussée,
Au plus profond de mon être
Comme un horrible péché
Qui n’aurait jamais du exister
Cachée au fond de moi,
Inaccessible pour les uns,
Invisibles pour les autres,
Mais qui envahit ma vie.
Feu de rage étouffé,
Enveloppé par la raison,
Bête grondante affamée,
Qui rêve d’être libérée.
Libérée de sa prison éternelle,
Cage de verre impénétrable,
Lisse, sans faille et incassable,
Que j’ai construite pour elle.
Libérée pour quitter mon corps,
S’expulser, se déchaîner,
Accomplir les pires atrocités,
Avec une rage acharnée.
Mordant, griffant, criant,
Terrorisant tout passant
Déchaînant toute ma haine,
Comme un ouragan d’ébène.
Tout ce que j’ai pensé,
Toutes les atrocités
Que de faire je me suis juré,
Sous le coup de l’animosité,
Tout ce que j’ai aujourd’hui regretté,
Tout ce que j’ai enfermé,
Lorsque je fus raisonnée
Dans cette cage en acier,
Lorsque le métal fondera,
Lorsque le verre se fendera,
Lorsque la raison perdra,
Lorsque le mal gagnera,
Tout sortira tôt ou tard,
Sans personne pour l’arrêter,
De son impitoyable prison,
Et accomplira sans apparentes raisons,
Toute ma vengeance,
Toutes mes souffrances,
Tout ce que la société,
À toujours su causer.
C’est ma destinée,
Je ne peux l’éviter,
Mais je résiste encore,
Sans me démonter.
J’utilise toutes mes forces,
Je puise dans mes dernières,
L’ardeur nécessaire
Pour contenir un monstre
Un monstre que j’ai créé
Le monstre de ma haine.